" Dans les foules, nous perdons l'homme, mais nous perdons aussi le monde, notre monde, celui que nous habitons et ne voyons plus.

Le paysage, art majeur des siècles passés, a presque entièrement disparu de l'art du XXe siècle : Picasso en a produit étonnamment peu, Matisse à peine davantage, il est absent de la peinture abstraite, du Pop, du conceptuel.

Le paysage pourtant, c'est cette terre, ce monde que nous habitons, et que nous avons aménagé. Et si l'on veut recommencer à le voir, c'est-à-dire recommencer à habiter notre monde, à ne pas laisser la laideur et la surpopulation le défigurer, peut-être fallait-il le peindre sans personne, déserté. (...) le monde des hommes, mais sans les hommes : et ce faisant, en montrant sa beauté, peut-être qu'il nous rend plus humains."

BENJAMIN OLIVIENNES "L'AUTRE ART CONTEMPORAIN, VRAIS ARTISTES ET FAUSSES VALEURS" 2019